Défouloir collectif

Nathanael – « Maman et papa ont dit qu'ils allaient te vendre. »
Uzzìel – « Haaan. Je suis certain que c'est même pas vrai. »
Nathanael – « Bah puisque je te le dis. »

Tous les poils que mon corps contenait se dressèrent sur eux-même, et mon sang ne fit, dans mes veines, qu'un seul et unique tour. Maman et papa souhaitaient me vendre. En tout cas, c'était ce que mon frère disait. Personnellement, je ne savais pas si je devais le croire ou pas. Après tout, mon frère mentait beaucoup. Cela ne m'étonnerait donc pas que ces belles paroles ne soient que le fruit de son imagination quelque peu débordante. Mais en même temps, peut-être que cela était vraiment vrai, et peut-être que parents désiraient réellement me mettre à la vente, tout comme certaines personnes le font en Chine, et sûrement dans bien d'autres pays. Sur mon lit à baldaquin où j'étais assis, près de mon grand frère Nathanael, je commençais à balancer mes fines jambes blanches. Les questions qui se promenaient dans mon petit crâne étaient nombreuses. Beaucoup trop nombreuses à vrai dire. D'autant plus qu'elles allaient toutes dans le même sens. Refermant mon esprit sur ces questions, je me levais de mon lit à baldaquin pour que désormais, mon frère soit la seule personne à être assis dessus. Ce dernier me demanda d'ailleurs où je me rendais lorsqu'il vit que je m'apprêtais à quitter ma chambre. Ou plutôt notre chambre. Mon frère et moi dormions en effet dans la même chambre. Je lui répondis alors que je me rendais la cuisine afin de raconter à mes parents les dires qu'il m'avait rapporté et qui sortaient, soi-disant, de la bouche de ces derniers. Le visage de mon frère se crispa alors, et il se mit à courir vers moi. Cela me fit d'ailleurs légèrement rire. On aurait dit une fusée qui décollait vers les cieux.

Nathanael – « Non, mais tu ne peux pas aller les voir, Zyel. »
Uzzìel – « Bah si. Et puis d'ailleurs, pourquoi je n'aurai pas le droit d'aller les voir ? »
Nathanael – « Bah ils sont occupés. »
Uzzìel – « Je m'en fiche. »
Nathanael – « Mais tu vas te faire disputer par maman et pas... »
Uzzìel - « Tans pis. De toute façon, bientôt je serai dans une autre famille qui m'aura acheté. »

Et sur cette dernière phrase, je tournai les talons vers la sortie de notre chambre.